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Le blog d'Annianka

Retrouvez des pensées, des réflexions, des idées et des impressions partagées sur ce blog dans l'espoir d'amener à des échanges. Alors n'hésitez pas à vous exprimer.

La "crise" vu par le musicien

Publié le 24 Octobre 2013 par Annianka in Pensées…

J'ai décidé d'arrêter de me taire.

Non pas que je cachais quoi que ce soit, mais simplement parce que je ne me trouvais pas si mal loti que ça ou bien tout simplement parce que même dans les situations difficiles, j'arrive toujours à relativiser en me disant que ça pourrait être pire, que demain sera peut-être meilleur, que si je me démène ça portera peut-être ses fruits.

Sauf que jusqu'à aujourd'hui, je ne vois rien, hormis que si ça devient encore pire, là se sera probablement vraiment grave.

Parce que ma situation personnelle ne dépend pas que de moi, que la vraie famille qui me reste c'est sacré et que je ferrais mon maximum pour ne rien lâcher s'il y a un pépin au lieu de rester tranquillement dans mon petit confort précaire d'étudiante faisant une année en Allemagne aux frais des différents organismes de bourses.

Alors je vais vous raconter une histoire, l'histoire vraie de ce que je vis depuis que je travaille de mon association, qui illustre encore une fois comment ceux pleignent de la "crise" ne sont pas nécessairement les plus touchés…

 

Il était une fois, deux femmes musiciennes qui proposent divers offres musicales sous couverture d'une association loi 1901.

Il fut une époque, cette petite association menait sa petite vie, entre cours de musiques et animations de mariages avec un petit ensemble vocal constitué des élèves volontaires et courageux.

Puis, malgré tout ce qu'elles ont fait pour améliorer les services qu'elles offraient, il y eu une série de quiproquo entre l'association et la partie sombre de la vie privée de ses deux femmes.

Personne ne parlait ouvertement, officiellement, tout allait bien, mais elles sentaient bien que même si le travail qu'elles menaient avec l'association n'avait rien à voir avec ce qui se passait, les gens se faisaient distants, ne revenaient plus.

D'autres devaient prendre le large simplement pour causes de santé, de déménagement ou autres.

Mais rien ne venait remplaçait la perte qui c'est faite presque du jour au lendemain.

Associée à des pertes de données suite à divers problèmes informatiques et vols de supports de sauvegarde représentant plus de 5 années de travail (dont une fois lors de la participation à un téléthon !), il était bien difficile d'essayer de faire fonctionner la machine.

Les tentatives de relancement se multiplièrent, les petits projets s'enchaînent, mais rien de stable et durable.

Alors depuis peu, toujours sans se pleindre, les deux femmes essaient de renouveller les offres qu'elles proposent, informent, s'investissent autant qu'elles le peuvent avec le contexte actuel, font avec le peu qu'il reste, épuisant leurs dernières ressources.

Mais l'une d'entre elle, celle qui vous écrit maintenant, même si elle fait tout pour ne pas se décourager, se pose des questions.

Elle se rappelle les bonnes expériences et se demande à quand la prochaine fois.

Elle se dit qu'en plus, les projets donnent des objectifs qui motivent à travailler et permettent d'avoir de nouvelles idées, plutôt que de stagner avec les acquis.

Et elle s'est mise à l'évidence d'une logique qu'elle voudrait rejeter :

Nous sommes dans un contexte de "crise" perpétuelle. Le domaine artistique, déjà pas bien loti en matière de reconnaissance en tant que métier, en ressent les conséquences.

Car en période de crise, les gens font des choix de consommation. Pas nécessairement les meilleurs, les plus logiques ou les plus en accord avec ce qu'ils voudraient, toujours est-il que ce choix, il le font.

Et malheureusement pour la réalité de ses deux femmes, ces choix de consommation ne comprennent pas une heure de cours de musique ne serait-ce qu'une fois par mois ou une activité extra-boulot/scolaire dans le domaine des offres de ces deux femmes.

Elle voit très bien comment certains ne peuvent pas concilier.

Mais la réalité de ces deux femmes, elle, n'en demeure pas moins.

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